Critique

Publié le 24 novembre, 2023 | par @avscci

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Testament de Denis Arcand

Le refus de plusieurs grands festivals de sélectionner le dernier Denys Arcand pouvait laisser craindre le pire. Que nenni ! Le plus expérimenté des cinéastes québécois (son premier court métrage remonte à 1959) n’a rien perdu de son ton mordant et de son regard acerbe sur la société nord-américaine où il traine sa grande carcasse depuis plus de 80 ans. Il avait déjà dit tout le mal qu’il pensait du politiquement correct dans L’Age des ténèbres en 2007. Il revient plus subtilement à la charge dans Testament. L’épicentre du long métrage est une maison de retraite où séjourne un archiviste incarné par le fidèle Rémy Girard, devenu au fil des ans et des films le véritable alter ego du réalisateur. A l’intérieur de l’établissement se trouve une fresque où figurent des autochtones dans une situation de soumission. A partir de là, Arcand, historien de formation, déroule sa perplexité devant une civilisation qu’il considère depuis longtemps en décadence (Le Déclin de l’empire américain date de 1986). Il le fait en évitant les pièges où un cinéaste moins expérimenté serait probablement tombé. Les dialogues sont comme toujours vifs et incisifs et l’interprétation impeccable. Une leçon d’histoire doublée d’une leçon de cinéma où l’humour et l’amour adoucissent les mœurs, ça ne se refuse pas.

Sylvain Garel

Film canadien de Denis Arcand (2023), avec Rémy Girard, Sophie Lorain, Marie-Mai. 1h55.




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