Critique

Publié le 19 janvier, 2022 | par @avscci

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Tendre et saignant de Christopher Thompson

Trois mois seulement après Barbaque dans lequel Fabrice Éboué transgressait les codes de la comédie de meurtre traditionnelle à travers les pratiques sanglantes d’un couple de bouchers tueurs déterminé à tout pour sauver son petit commerce, le deuxième long métrage de Christopher Thompson s’attache à la romance compliquée d’une grande prêtresse de la mode que la mort de son père confronte à ses responsabilités : reprendre l’échoppe de quartier que lui a légué le disparu, avec la complicité de son dauphin désigné, un brave type un rien macho. Les élans du cœur vont en outre s’en mêler entre ce puriste qui se fait une très haute idée de sa profession de boucher et une femme qui a tout sacrifié à sa carrière de directrice de magazine, à commencer par ce qui comptait le plus pour elle dans son enfance… La comédie sentimentale possède des codes que le réalisateur du prometteur mais lointain Bus Palladium (2010) maîtrise sur le bout des doigts pour avoir souvent collaboré au scénario des films de sa mère, Danièle Thompson. Tendre et saignant en témoigne avec pour épicentre la figure familière du couple que tout oppose, formé par Géraldine Pailhas, décidément bien trop rare à l’écran, et l’acteur populaire de la série Parents mode d’emploi, Arnaud Ducret. Leur alchimie est pour beaucoup dans le plaisir simple que distille cette comédie à la mécanique éprouvée dont il convient également de saluer les seconds rôles, d’Alison Wheeler en garce de compétition à Stéphane de Groodt en virtuose du fourneau et à Jean-François Stévenin dans ce qui restera l’une de ses dernières apparitions à l’écran.

Jean-Philippe Guerand

Film français de Christopher Thompson (2020), avec Géraldine Pailhas, Arnaud Ducret, Alison Wheeler, Stéphane de Groodt, Jean-François Stévenin. 1h31.




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