Critique Sentinelle Sud

Publié le 28 avril, 2022 | par @avscci

0

Sentinelle Sud de Mathieu Gérault

Un jeune soldat français, de retour d’Afghanistan. Les relations avec ses deux compagnons d’armes, un garçon qui est revenu avec de graves blessures physiques, un autre qui a perdu l’esprit et séjourne dans un hôpital. Leur détresse à tous les trois remonte à des temps plus anciens. Le personnage principal est un enfant de la Ddass, le second est le fils de la mère de substitution du premier, le troisième était dès le début incapable d’être soldat (mais qui est capable de l’être ? semble demander l’auteur du film). La fraternité, les blessures, l’essai de se reconstituer par la délinquance armée, la dépendance affective vis-à-vis d’un officier aussi nocif qu’un gourou maléfique, tous ces thèmes sont réunis pour le premier long métrage de Mathieu Gérault qui inscrit son film dans plusieurs traditions, notamment la part la plus noire des récits américains de retour de guerre. L’intensité des relations est portée avec talent par des acteurs de premier plan. Si la puissance de jeu de Schneider, Hair et Lavant est connue, celle, exceptionnelle, de Sofian Khammes l’est un peu moins, même si on l’a vu dans Un triomphe, La Nuée, Arthur Rambo. C’est sans doute la force de ces quatre comédiens qui tient le film, avec l’émotion des sentiments qu’a voulu exprimer Gérault, en écrivant un scénario qui n’est pas toujours à la hauteur de ses ambitions. Mais la pandémie ayant interrompu le tournage, Gérault a su par exemple profiter de la grossesse réelle d’India Hair pour enrichir d’un mystère bienvenu son récit parfois un peu mécanique. À noter la bande musicale de Sacha et Evgueni Galperine : ils signent aussi la musique de Ma famille afghane, le beau film de Mikaela Pavlatova, qui sort la même semaine dans les salles.

René Mars

Film français de Mathieu Gérault (2021), avec Niels Schneider, Sofian Khammes, India Hair, Denis Lavant. 1h36.




Back to Top ↑