Critique Relic de Natalie Erika James

Publié le 9 octobre, 2020 | par @avscci

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Relic de Natalie Erika James

Il y aurait beaucoup à dire sur la place sidérante prise par le cinéma d’horreur dans la production mondiale depuis quelques années, peut-être (très) vaguement comparable à celle du western dans le cinéma américain classique. Genre roi, car populaire et peu coûteux, il a aussi été piraté sans hésitation par les auteurs les plus divers, y injectant des problématiques sociologiques, politiques ou psychologiques, tout en conservant une rentabilité. Après Get Out ou Midsommar (parmi tant d’autres) voici donc Relic, premier film qui tente aussi sa chance dans ce paysage encombré. Comme les œuvres sus citées, Relic prend l’épouvante comme un prétexte capable de porter, de manière à la fois métaphorique et angoissante, des thématiques larges, ici la vieillesse et la mort de ses proches. La cinéaste, Natalie Erika James, réussit à marier deux traditions pourtant séparées : la maison hantée et l’horreur corporelle, à travers l’histoire d’une femme qui fait face à la disparition, et au retour finalement inquiétant, de sa mère. Ce récit familial qui confronte trois générations fait se percuter d’inquiétantes visions d’une demeure se transformant en labyrinthe sans fin, avec une réalité plus violente encore. Celle de la décrépitude inévitable, qui s’empare tel un virus d’un protagoniste, avant d’attendre son heure pour la suivante. La mise en scène s’organise autour d’une réconciliation nécessaire avec cette horreur de la transformation de l’autre, en acceptant une monstruosité qui n’est en fait que naturelle. Comme tout bon film d’horreur, Relic renvoie finalement à des démons fort quotidiens.

Pierre-Simon Gutman

Film australien de Natalie Erika James (2020), avec Emily Mortimer, Robyn Nevin, Bella Heathcote. 1h29.




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