Critique Pingoui et Goéland et leurs 500 petits de Michel Leclerc

Publié le 5 novembre, 2021 | par @avscci

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Pingouin & Goéland et leurs 500 petits de Michel Leclerc

Chaque guerre laisse sur le carreau des orphelins à la chaîne, mais incite aussi parfois des hommes de bonne volonté à sauver les enfants broyés par la folie des adultes. Tel est le cas du couple formé par Yvonne et Roger Hagnauer, surnommés Goéland et Pingouin, qui a entrepris de se consacrer à ce sauvetage collectif en ouvrant dès 1941 la maison des enfants de Sèvres, un orphelinat atypique placé sous le signe de la compassion, de l’ouverture au monde et de la joie de vivre. Cette expérience humaine et pédagogique reflète les convictions de ses instigateurs, des intellectuels humanistes modelés par la société de l’entre-deux-guerres qui se revendiquaient à la fois comme anarchistes, pacifistes, syndicalistes et féministes qui ont transformé leur plus grand manque, être parents, en se consacrant à des gamins dont les malheurs de la guerre avaient hypothéqué les chances de grandir dans un cadre rassurant. Parmi ce demi-millier d’enfants figurait notamment la propre mère du réalisateur Michel Leclerc. Pingouin et Goéland et leurs 500 petits est donc une formidable quête mémorielle qui lève le voile sur une initiative caritative atypique comme la Seconde Guerre mondiale en a engendré quelques-unes. Le couple Hagnauer a entrepris cette initiative courageuse avec les risques considérables que représentait cette générosité et cette audace dans la France de l’Occupation. C’est sur la spécificité de ce véritable laboratoire éducatif et la générosité infinie de ses instigateurs que se concentre Michel Leclerc dans ce documentaire intime et universel qui rend confiance en l’humanité.

Jean-Philippe Guerand

Film documentaire français de Michel Leclerc (2019). 1h49.




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