Critique Nos plus belles années de Gabriele Muccino

Publié le 3 janvier, 2022 | par @avscci

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Nos plus belles années de Gabriele Muccino

Malgré son titre français trompeur qui évoque à la fois un film culte de Sydney Pollack et le chef d’œuvre de Marco Tullio Giordana, Nos meilleures années, le nouvel opus de son compatriote Gabriele Muccino s’inscrit dans la lignée des plus grands succès de ce réalisateur italien parti à Hollywood auquel on doit des films choraux tels que Juste un baiser (2001), Souviens-toi de moi (2003) ou plus récemment Une famille italienne (2018). Des chroniques sociétales qui font la part belle aux acteurs et ont remporté des succès impressionnants. Nos plus belles années s’attache liens qui unissent quatre amis des années 80 à aujourd’hui, en dessinant la chronique d’un pays en ébullition. Des adolescents insouciants qui vont devenir des adultes très différents et se laisser porter par la frénésie de leur époque, quitte à succomber parfois à l’aigreur ou au cynisme. Ce n’est nullement un hasard si le film évoque par son sujet et son traitement Nous nous sommes tant aimés ! (1974). Il débute d’ailleurs peu de temps après le dénouement du film d’Ettore Scola, au cours des fameuses années de plomb, et s’attache aux bouleversements qui ont marqué l’Italie de ces quatre dernières décennies, à commencer par sa désaffection croissante vis à vis de la politique. À travers ce portrait de groupe bercé par les tubes du chanteur Claudio Baglioni, Muccino fait également choir de son piédestal la figure séculaire du macho tout puissant. Ses personnages sont des cousins des copains filmés naguère par Yves Robert, des survivants d’une époque où les réseaux sociaux n’avaient pas encore brouillé les rapports humains.

Jean-Philippe Guerand

Gli anni più belli Film italien de Gabriele Muccino (2020), avec Pierfrancesco Favino, Micaela Ramazotti, Kim Rossi Stuart 2h15. Sortie le 29 décembre.




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