Critique

Publié le 26 avril, 2022 | par @avscci

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My Favorite War d’Ilze Burkovska Jacobsen

My Favorite war, prix Contrechamps au Festival d’Annecy 2020, est un documentaire animé inspiré de la propre vie de la réalisatrice Ilze Burkovska Jacobsen, qui y raconte son enfance dans la Lettonie soviétique des années 70. Alors que la guerre froide fait rage, le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle le pays était pris en tenaille entre l’envahisseur nazi et le “libérateur” russe, reste très présent. En voix-off, la réalisatrice mêle ses propres souvenirs, souvent doux amers, aux récits de guerre qu’elle a glanés, et retrace ainsi l’histoire complexe de la région des années 40 à l’indépendance de la Lettonie. 

On la suit notamment petite fille, obsédée par son désir de devenir journaliste, et s’engageant pour cela corps et âme dans le mouvement des Pionniers, l’organisation de jeunesse communiste. En parallèle, on découvre l’histoire de son grand-père, considéré par le régime comme un ennemi d’État, et les mille et une manifestations de l’embrigadement et de l’autoritarisme dans la vie quotidienne. Se forme ainsi par petites touches un portrait captivant de la période, mais aussi des mécanismes qui permettent peu à peu de se libérer de l’aliénation. La question du choix revient notamment comme un lancinant fil rouge entre les époques, à la fois dans son impossibilité apparente, puis dans les prises de conscience qui le rendent lentement possible, à l’échelle de la narratrice comme du pays. Difficile alors de ne pas voir la dimension éminemment contemporaine du film, qu’il s’agisse du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ou du rejet de tout système basé sur la peur et la haine. 

Marie-Pauline Mollaret

Film documentaire animé letton d’Ilze Burkovska Jacobsen (2020). 1h22.




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