Critique Les amours d'Anaiïs de Charline Bourgeois)Taquet

Publié le 21 septembre, 2021 | par @avscci

0

Les Amours d’Anaïs de Charline Bourgeois-Taquet

Premier long métrage de Charline Bourgeois Taquet, Les Amours d’Anaïs investit un terrain français riche de déjà bien des réussites : celui du marivaudage joyeux, où la tristesse, voire la profondeur, se cache sous de atours frais et sautillants. Sous cet angle, le film remplit toutes les cases, surtout grâce à son héroïne. Anaïs, interprétée par… Anaïs Demoustier. Anaïs est une jeune femme à la vie sentimentale compliquée (bien entendu) mais également à l’énergie débordante, courant toujours dun point à l’autre et ayant fait du présent son credo absolu, au mépris de toutes les conséquences imaginables. La comédie se déploie ici avec une certaine efficacité, et fait advenir les sentiments à travers un couple, dont Anaïs va s’éprendre successivement, le mari puis l’épouse. En conférant à son long métrage un rythme effréné dès les premiers instant, lautrice se tend un piège, au niveau du rythme, dont elle ne dépêtre pas tout à fait, symbolisé par un ventre mou au milieu du récit, patinant avant le début véritable du deuxième acte. L’éducation sentimentale tentée par la cinéaste n’est également pas pleinement satisfaisante. De beaux moments succèdent à d’étonnantes facilités, parfaitement représentée par une fin qui fait suivre un grand monologue de Valérie Bruni Tedeschi d’une conclusion niant finalement le dit monologue, comme si Bourgeois-Taquet, à l’instar de son héroïne, refusait de choisir et dassumer, de faire face aux conséquences de ce quelle filme pourtant elle-même. La légèreté est donc (plus ou moins) là, mais la gravité se voulant sous-entendue échoue, par manque de sérieux.

Pierre-Simon Gutman

Film français de Charline Bourgeois-Taquet avec Anaïs Demoustier, Valeria Bruni-Tedeschi, Denis Podalydès. 98 minutes. Sortie le 15 septembre 2021. 




Back to Top ↑