Critique Le sommet des dieux de Patrick Imbert

Publié le 23 septembre, 2021 | par @avscci

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Le Sommet des dieux de Patrick Imbert

George Mallory et Andrew Irvine ont-ils atteint le sommet de l’Everest le 8 juin 1924 ? Le corps de Mallory sera retrouvé en 1999 mais pas son appareil photographique. A partir de ce mystère, Jirō Taniguchi a créé un célèbre manga, Le Sommet des dieux, adapté d’un roman éponyme de Baku Yumemakura. Fukamachi, un photographe alpiniste, part à la recherche d’Habu, un immense alpiniste, disparu depuis des années, et qui serait en possession du Kodak Vest Pocket de Mallory. Subjugué par ce récit poignant, Patrick Imbert signe ce magnifique film d’animation du même nom. Les scènes d’escalade intégrés à un décor de montagne à la fois réaliste et poétique, pratiquement photographique, enveloppées dans une ambiance sonore impressionnante (grondement des avalanches, sifflement du vent, bruit des chaussures cloutées sur les rochers, craquement de la neige sous les pas,…) et une musique ample d’Amine Bouhafa parfaitement à l’unisson de ces immensités inquiétantes, sont belles et angoissantes et témoignent d’un monde de passionnés, assoiffés de conquêtes impossibles. Mais Imbert, au travers de scènes oniriques à la fois lumineuses et oppressante, interroge aussi très subtilement sur les raisons de se perdre dans cette quête dangereuse et finalement plutôt vaine à travers plusieurs personnages qui nous dévoilent chacun leur vision de l’alpinisme, leur obsession de la montagne, leur appréhension de ses dangers. Un beau moment de cinéma.

Gérard Camy

Film d’animation français de Patrick Imbert (2021), avec les voix de Lazare Herson-Macarel, Eric Herson-Macarel, Damien Boisseau. 1h30.




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