Critique Affiche du film de Tarik Saleh, Le Caire confidentiel pour la critique de la semaine de l'ASC en partenariat avec l'ESRA

Publié le 15 juillet, 2017 | par @avscci

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Le Caire confidentiel de Tarik Saleh

Promu vedette du cinéma scandinave et même international grâce aux fameuses Enquêtes du Département V, le comédien d’origine libanaise Fares Fares trouve avec Le Caire confidentiel l’occasion de renouer avec ses racines en tenant un de ces rôles de flic comme il en a déjà tant interprétés. Cette fois, il est chargé d’enquêter sur le meurtre d’une prostituée perpétré dans l’enceinte d’un palace de la place Tahrir. Le lieu du crime n’est pas anodin. C’est aussi l’épicentre de la révolution égyptienne qui éclate en ce début 2011 et va noyer le destin de ce fonctionnaire aussi zélé que désabusé dans celui de son peuple. Primé à la fois à Sundance et à Beaune, Le Caire confidentiel s’inscrit dans la plus pure tradition du film noir, qui situait ses intrigues filandreuses dans des décors exotiques, tout en renvoyant à une page glorieuse du cinéma égyptien. Le meurtre n’y constitue évidemment qu’un prétexte pour décrire un microcosme avec ses flics pourris et leurs collusions avec des politiciens véreux. Passé par le documentaire et même l’animation (Metropia, 2009), Tariq Saleh subverti et recycle les codes du genre en s’appuyant sur une caractérisation appuyée des protagonistes. De ses archétypes, il fait des figures emblématiques au service d’une ténébreuse affaire qui est notre fil rouge à travers une société sur le point d’imploser. C’est toute la grandeur de ce film admirable qui outrepasse allègrement les limites de l’exercice de style pour atteindre à une portée universelle.

Jean-Philippe Guerand

The Nile Hilton Incident. Film égyptien de Tarik Saleh (2016), avec Fares Fares, Mari Malek, Yaser Aly Maher. 1h 50.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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