Critique

Publié le 26 mars, 2024 | par @avscci

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La Promesse Verte d’Édouard Bergeon

Après des débuts fracassants avec Au nom de la terre, on attendait au tournant Édouard Bergeon qui partage avec Hubert Charuel (Petit Paysan) la particularité d’être issu du monde agricole. Il élève considérablement le niveau de ses ambitions avec La Promesse verte qui évoque un problème inhérent aux ravages de la mondialisation : la déforestation massive de certains territoires due à l’exploitation de l’huile de palme qui menace à terme un équilibre écologique déjà fragile. Il adopte pour cela le point de vue d’un militant européen emprisonné arbitrairement en Indonésie pour avoir assisté à des manifestations réprimées violemment par une milice clandestine dont il a identifié le chef dans une situation compromettante. Avec en contrepoint le combat de sa mère venue de France pour obtenir sa libération. Message sous-jacent : en troquant sa pâte à tartiner bourrée d’huile de palme contre des substituts inoffensifs pour l’équilibre écologique de la planète, n’importe quel consommateur peut contribuer à mettre un terme à ces pratiques irresponsables par un comportement citoyen. Édouard Bergeon s’inscrit dans la tradition de ces cinéastes pour qui leur art doit contribuer à faire évoluer la société, à l’exemple de Costa-Gavras ou de Ken Loach. Issu du journalisme et du documentaire, il revendique un cinéma coup de poing qui assume son caractère grand public pour sensibiliser le plus vaste auditoire possible à une juste cause. Dès lors, tous les moyens sont bons, y compris un certain didactisme pédagogique de nature à sensibiliser les moins informés sur cet enjeu fondamental.

Jean-Philippe Guerand

Film franco-belge d’Édouard Bergeon (2024), avec Alexandra Lamy, Félix Moati, Sofian Khammes, Julie Chen. 2h04.




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