Critique La main de Dieu de Paolo Sorrentino

Publié le 14 décembre, 2021 | par @avscci

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La Main de Dieu de Paolo Sorrentino

Nous étions nombreux à avoir aimé avec passion les premiers films de Sorrentino (Les Conséquences de l’amour, L’Ami de la famille, Il Divo) et avoir souffert d’une déception cruelle à partir de son film américain avec Sean Penn This Must Be The Place. A s’être irrités, et bien plus, face au style pompier, à la pacotille de Youth ou de La Grande Bellezza. Et voilà que cette année, à la Mostra, celui qu’on appelle Paolone en Italie rattrape la mise, revient à du beau cinéma, et impose, malgré des tics encore un peu énervants, une émotion personnelle, évidente, incontestable. Il lui a fallu passer par la décision radicale de raconter la mort brutale de son père et de sa mère, survenue peu après le feuilleton palpitant du rachat du dieu Maradona, par la Napoli, 9 millions de dollars…  Il lui a fallu prendre la décision radicale de dire comment, jeune homme, il est venu au cinéma, à la création cinématographique. Le juvénile Sorrentino est interprété par le débutant plutôt talentueux Filippo Scotti et le cinéaste quinquagénaire se retourne avec élégance sur les années 80. Il ne peut s’empêcher de rabâcher sa filiation (très imaginaire malheureusement) avec Fellini, persiste à sortir ses grosses ruses de scénario et de mise en scène pour appâter le client (même pour parler, tout de même, de la mort de ses parents !). Mais tous ces défauts s’estompent à nos yeux, quand nous reconnaissons, quand nous retrouvons ici le Sorrentino des débuts, inventif, baroque, gonflé, émouvant en un mot. Les plus déçus de ses admirateurs déçus baisseront la garde cette fois-ci. Paolone est peut-être revenu parmi nous.

René Marx

È stato la mano di Dio. Film italien de Paolo Sorrentino (2021), avec Filippo Scotti, Toni Servillo, Luisa Ranieri, Teresa Saponangelo. 2h10. Sur Netflix le 15 décembre




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