Critique

Publié le 29 septembre, 2022 | par @avscci

0

La Cour des miracles de Carine May et Hakim Zouhani

Quand un établissement scolaire flambant neuf menace de supplanter une école vieillotte de Seine Saint-Denis, sa directrice décide de faire confiance à une jeune enseignante pour jouer la carte de l’écologie et se distinguer ainsi de la concurrence. Ce n’est pas un hasard si les réalisateurs Carine May et Hakim Zouhani ont baptisé leur école Jacques Prévert. Le poète aurait sans doute apprécié au plus haut point la bonne humeur de cette comédie de mœurs chaleureuse mais jamais poujadiste. Les héros de ce film sont huit personnages en quête de hauteur qui vont retrouver foi en leur mission devenue impossible qui consiste à accompagner au mieux des jeunes citoyens vers l’âge adulte. La Cour des miracles met à profit une grève pour imaginer une sorte d’école pilote idéale où tout le monde pourrait trouver son compte en restant connecté à la réalité la plus prosaïque. C’est dans cet esprit espiègle que les réalisateurs en ont confié les rôles principaux à des acteurs de générations et aux parcours différents. Du vétéran fracassé que campe à contre-emploi Gilbert Melki à la directrice qu’incarne la trop rare Rachida Brakni, en passant par ces profs interprétés par Anaïde Rozam, Disiz, Mourad Boudaoud, Sébastien Chassagne, Léonie Simaga, Raphaël Quenard et Yann Papin qu’unissent un même amour de leur métier et un refus collectif de la résignation. Le film de Carine May et Hakim Zouhani est de ceux qui peuvent contribuer à faire bouger les lignes. Dans l’esprit du documentaire de Nicolas Philibert Être et avoir il y a tout juste vingt ans. C’est tout le malheur qu’on lui souhaite.

Jean-Philippe Guerand

Film français de Carine May et Hakim Zouhani (2022), avec Rachida Brakni, Anaïde Rozam, Disiz, Mourad Boudaoud, Gilbert Melki. 1h34.




Back to Top ↑