Critique

Publié le 20 octobre, 2022 | par @avscci

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Hallelujah, les mots de Léonard Cohen de Daniel Geller et Dayna Godlfine

Ce nouveau documentaire musical sur un sujet, Leonard Cohen, déjà fort vu et filmé, tente à raison une carte un peu différente, que l’on peut apparenter à une tentative de lire la grande histoire par le prisme d’une plus petite. C’est-à-dire envisager la carrière du poète et chanteur canadien à travers une chanson, probablement sa plus célèbre avec, peut-être, Suzanne Hallelujah. L’écriture, la composition et le parcours de ce morceau structure donc entièrement le récit, qui couvre les débuts de l’écrivain dans la musique, jusqu’à sa mort. Cette chanson devient ainsi une sorte de catalyseur à travers laquelle les deux signataires du film tentent de faire tenir toute la carrière de son auteur. Une idée intrigante, mais qui crée deux films en un. En effet, Hallelujah a la particularité d’avoir été parfaitement ignoré lors de sa sortie, avant d’atteindre ensuite un statut mythique grâce à, entre autres, plusieurs reprises, et plus spécifiquement celles de John Cale et Jeff Buckley. Le film se retrouve alors un peu entre deux eaux, entre une vision globale de l’œuvre de l’artiste, et l’Odyssée d’un morceau qui a su se détacher de Cohen, et prendre une autre dimension, grâce à des versions parfois très personnelles (Buckley bien entendu). Un entre deux qui n’empêche pas le film de procurer un immense plaisir, simplement par la richesse des entretiens et des vidéos inédites de Cohen. A travers eux, un mystère, celui de la création d’une chanson universelle, se dessine dans sa complexité, son mélange entre labeur et inspiration. C’est amplement suffisant pour faire un bon film.

Pierre-Simon Gutman

Hallelujah: Leonard Cohen, A Journey, A Song. Film documentaire américain de Daniel Geller et Dayna Godlfine,(2022), avec Léonard Cohen, Jeff Buckley, John Lissnauer. 1h58.




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