Critique D'après une histoire vraie de Polanski

Publié le 6 novembre, 2017 | par @avscci

0

D’après une histoire vraie de Roman Polanski

Le thème de l’artiste tourmenté par l’un de ses fans n’est pas neuf : La Valse des pantins (de Martin Scorsese) ou Misery (d’après Stephen King) avaient en leur temps ouvert la voie. Pour ne rien dire de Chapitre 27, qui raconte le processus de l’assassinat de John Lennon par Mark Chapman… D’après une histoire vraie se range dans cette filière, qui décrit l’emprise de plus en plus inquiétante qu’exerce une jeune femme mystérieuse sur une romancière à succès dont elle connaît l’œuvre (et par là-même ses pulsions les plus intimes) sur le bout des doigts. Le film repose ainsi en grande partie sur un long huis clos vénéneux où les deux femmes (incarnées par Emmanuelle Seigner et Eva Green) se font face. Le moins que l’on puisse dire est que celui qui connaît un peu l’œuvre de Polanski ne sera pas dépaysé, tant les cartes de la paranoïa, du voyeurisme, des jeux d’influence ou du vampirisme (le tout avec une ironie permanente) sont battues et rebattues. On ne peut pas ne pas penser à Rosemary‘s Baby ou au Locataire (voire au Pianiste), chefs d’œuvre incontestables du cinéaste. Sans que l’on ait pour autant le sentiment que Polanski radote (et qu’il a fait mieux en la matière). D’après une histoire vraie est sans doute l’un de ses meilleurs films… Nous avons en effet le sentiment de pénétrer assez profondément dans la psyché humaine (et celle a de plus effrayant), de visiter un « paysage mental » (c’est ainsi qu’il définissait la trame de Répulsion) dans cet bel exercice néo-hitchcockien, sans jamais se priver des plaisirs du suspense policier ou de la satire goguenarde concernant certains milieux intellectuels.

Yves Alion

Film français de Roman Polanski (2017), avec Emmanuelle Seigner, Eva Green Vincent Perez. 1h 40.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




Back to Top ↑