Critique Vif-Argent de Stéphane Batut

Publié le 29 août, 2019 | par @avscci

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Vif-argent de Stéphane Batut

Après une longue carrière consacrée aux castings de films français prestigieux (Amalric, Beauvois, Cantet, Desplechin, Simon), après des courts métrages, deux documentaires, Stéphane Batut propose un premier long métrage de fiction où il assume avec bonheur l’influence de Georges Franju. Le cinéma célèbre les fantômes depuis sa naissance, le contact rendu possible entre le monde des vivants et le monde des morts. On sait combien le réalisme poétique conforte ces tentatives, en inscrivant l’hallucination dans un quotidien qu’il regarde avec amour et précision documentaire. Un jeune homme fantomatique (Thimothée Robart) conduit ses victimes (ou ses invités ?) vers l’autre monde dans un Paris magnifiquement filmé (surtout autour des Buttes-Chaumont) et très contemporain. La figure romantique connue de la rencontre amoureuse entre une ombre et un être réel (formidable Judith Chemla) vient troubler le parcours du messager psychopompe. Malgré quelques problèmes de rythme, le film accumule les figures poétiques très convaincantes, grâce aussi à de nombreux acteurs tous rayonnants. Chacun d’entre eux (Jacques Nolot, Antoine Chappey, Djolof Mbengue, Cécilia Mangin, Saadia Bentaïeb), avec les images de Céline Bozon, contribue à illuminer la route obscure, souvent drôle, toujours émouvante, de ce beau personnage de cinéma.

René Marx

Film français de Stéphane Batut (2019), avec Thimotée Robart et Judith Chemla. 1h46.




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