Critique Under the silver lake de David Robert Mitchell

Publié le 6 septembre, 2018 | par @avscci

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Under the silver lake de David Robert Mitchell

Le troisième long métrage de David Robert Mitchell, révélé par ses deux premiers longs à la semaine de la critique, a eu un effet bénéfique incontestable: il a enfin crée un peu de débat passionné. Une première projection désastreuse a en effet laissé la place à une deuxième vague de critiques enthousiastes, et les deux camps se sont affrontés pendant plusieurs jours, sans vraiment parvenir au consensus, ce qui est tant mieux ! Qu’en est-il du film ? Mitchell réalise le film de geek absolu, mais qui est, si l’on prend en compte notre époque, également le film de notre temps. L’enquête d’un jeune homme paumé en plein L.A. convoque de manière évidente les fantômes du Privé de Altman, et brasse les références pop au point étourdir un Quentin Tarantino lui-même, jusqu’à en faire la substance même du récit. Qu’est-ce que la pop culture, mais surtout qu’est-ce qu’un monde où celle-ci a pris une telle importance, que se passerait-il si un masque tombait et transformait en mensonges généralisés une donnée culturelle devenue vérité ou mode de vie. Une réflexion doublé d’une réalisation profondément urbaine, car Under the Silver Lake est aussi un long métrage sur une ville, construit et contaminé par la cité des anges. Rarement un long métrage aura si bien fait partager cet étrange sentiment d’appartenance à une communauté irréelle et coupée du monde. Fragile, peut-être un peu trop long, Under the Silver Lake reste néanmoins l’une des expériences les plus intrigantes et prenantes menés ces dernières années par le cinéma américain.

Pierre-Simon Gutman

Film américain de David Robert Mitchell, avec Andrew Garfield, Ray Keough, Topher Grace. 2h19. Sortie en salle : 8 août 2018.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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