Critique Un monde plus grand de Fabienne Berthaud

Publié le 8 novembre, 2019 | par @avscci

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Un monde plus grand de Fabienne Berthaud

Soucieuse de se reconstruire après la disparition de Paul, l’homme de sa vie, Corine se rend en Mongolie afin d’y enregistrer des chants traditionnels que perpétuent des éleveurs de rennes. Sur place, sa rencontre avec une chamane qui perçoit en elle un don inné va faire basculer son destin et redonner un sens inattendu à sa vie… Film après film, Fabienne Berthaud a échafaudé en douce une œuvre d’une cohérence impressionnante dont le centre de gravité a longtemps été Diane Kruger qu’elle a largement contribué à laisser s’épanouir en tant que comédienne. La réalisatrice trouve aujourd’hui en Cécile de France l’interprète idéale de cette Occidentale littéralement transcendée par une mystique qui la dépasse. Guidée par une empathie qui crève l’écran, la comédienne s’est glissée avec le naturel qu’on lui connaît dans la peau de Corine Sombrun dont le livre Mon initiation chez les chamanes est le fil rouge du film. Fidèle à sa méthode qui consiste à appliquer au romanesque la souplesse inhérente à la méthodologie documentaire, Fabienne Berthaud évite la tentation du pittoresque ethnographique et garde un certain recul par rapport à un sujet qui aurait pu aisément dériver vers le fantastique pur et simple. Son approche est plus mesurée et a d’ailleurs été validée à tous les stades du processus par Corine Sombrun en personne. D’où la puissance d’empathie indéniable de ce périple introspectif qui culmine dans des scènes de transes aussi crédibles que spectaculaires. Dès lors, Un monde plus grand accède à la dimension d’une fascinante invitation au voyage au plus profond de nous-mêmes.

Jean-Philippe Guerand 

Film français de Fabienne Berthaud (2019), avec Cécile de France, Narantsetseg Dash, Tserendarizav Dashynam 1h40.




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