Critique Un beau voyou de Lucas Bernard

Publié le 18 janvier, 2019 | par @avscci

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Un beau voyou de Lucas Bernard

Ce premier film signé par un ancien assistant de Coline Serreau semble dans un premier temps ne pas payer de mine. L’histoire d’un flic, émule hexagonal de Columbo, accoutrement et méthodes comprises, à deux doigts de la retraite qui cherche à coincer un voleur de tableaux pour terminer sa carrière sur un éclatant succès n’est pas à priori d’une originalité absolue. Mais c’est tout l’art de Lucas BERNARD que ne nous entraîner là où nous ne pensions pas aller. Le polar très vite laisse la place à la comédie. Une comédie toute en nuances, où le pittoresque des personnages et la subtilité des dialogues, alliés à une douce folie nous fait penser au cinéma de Pierre Salvadori. Ce n’est pas un mince compliment… Mais le film n’est pas pour autant de pure forme, et ce n’est pas un hasard si le milieu où les deux personnages principaux se livrent à un jubilatoire jeu du chat et de la souris est celui de l’art. L’art comme mode de vie, l’art comme horizon à atteindre. Au moment où le flic vieillissant et le monte-en-l’air dont la jeunesse est parfois comme un signe d’arrogance sont amenés à se mesurer, il n’est pas neutre de placer l’art au centre de toutes choses, l’ivresse qu’il procure n’ayant au fond que peu à voir avec la notion de propriété. Et ce qui s’applique à la peinture pourrait au fond très bien concerner le cinéma…

Yves Alion

Film français de Lucas Bernard (2018), avec Charles Berling, Swann Arlaud, Jennifer Decker. 1h44.




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