Critique Star Wars : les Derniers Jedi de Rian Johnson

Publié le 14 décembre, 2017 | par @avscci

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Star Wars : les Derniers jedi de Rian Johnson

On peut bien sûr approcher ce huitième épisode de la série-culte par l’angle économique, souligner l’ambition de la saga, rappeler que Disney a signé un très très gros chèque à George Lucas pour s’emparer des commandes du vaisseau intergalactique et remarquer que les fans sont toujours au rendez-vous, quarante après les débuts (en fanfare) de ce qui allait devenir l’un des marqueurs majeurs du cinéma contemporain. Il est évidemment tentant de faire des comparaisons avec les autres grosses franchises du 7ème Art, Harry Potter et James Bond. Pour ajouter que la première est bornée par le fait que tous les livres de la série ont été adaptés et que Daniel Radcliffe aborde la trentaine, mais que la seconde a su se renouveler et ajouter quelques chapitres supplémentaires à l’œuvre de Ian Fleming. Il se murmure d’ailleurs que la saga Star Wars devrait elle aussi sortir de sa gangue narrative pour aborder de nouveaux rivages dans les films à venir (une trilogie est dans les tuyaux, sous la houlette de Rian Johnson), les investissements de Disney ne pouvant être rentables pour la compagnie que sur le long terme… Pour l’heure, ce huitième volet ne devrait pas trop désorienter les fans. Qui retrouveront (pour la dernière fois) Carrie Fischer dans la peau de la princesse Leia. Et également Mark Hamill, le personnage de Luke Sywalker étant doté d’une épaisseur qu’il n’avait plus eu depuis des lustres. C’est lui le pivot de cet épisode au demeurant plus sombre que festif, à l’heure où le personnage est assailli par le doute. C’est sans doute ce qui restera in fine, plus que le pittoresque de certains autres personnages, l’exubérance de plusieurs scènes d’action, l’humour distillé avec tact : le profond désespoir qui s’empare des personnages. Gardons-nous d’en conclure que nous sommes invités à une marche funèbre (bien que le film soit un peu étiré dans le sens de la longueur), mais peut-être la série est-elle tentée plus que d’ordinaire de se permettre des accents que le vieux Shakespeare n’aurait pas désavoués.

Yves Alion

Star Wars : The Last Jedi. Film américain de Rian Johnson (2017), avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac. 2h 32.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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