Critique Sicario, la guerre des cartels de Stefano Sollima

Publié le 2 juillet, 2018 | par @avscci

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Sicario, la guerre des cartels de Stefano Sollima

Comment donner une suite à un film n’en réclamant aucune ? On peut penser ce que l’on veut du premier Sicario, une chose était sûre : le scénario était parfaitement bouclé, et la conclusion sans appel. C’était sans compter sur le succès critique et commercial du film, amenant l’inévitable prolongation. Le scénariste, Taylor Sheridan,  se démène donc et trouve un angle certes intéressant, sur le croisement possible entre le terrorisme et la guerre  contre la drogue. Un angle qui en vaut un autre et qui sera totalement abandonné en une phrase au milieu du film ! Car celui-ci, assumant la vacuité de l’entreprise, délaisse la cohérence du premier Sicario pour se lancer dans une série B sans queue ni tête, jouissive ou ridicule selon les moments et l’inspiration du metteur en scène. La mue est totale, mais prévisible, révélant le film d’action basique ayant toujours sommeillé sous la machine à Oscar, Sicario. Le résultat est amusant, superficiel, et presque plus honnête que son plus prétentieux prédécesseur. Sicario 2 ne propose plus grand chose en termes de réflexion ou vision documentaire sur la situation, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise idée. Il transforme au passage son héros maudit, incarné par Del Toro, en superman se « ramboisant » à vue d’œil.

Pierre-Simon Gutman

Sicario : Day of the soldado. Film américain de Stefano Sollima (2018), avec Benicio Del Toro, Josh Brolin, Catherine Keener. 2h02.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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