Critique Red Sparrow de Francis Lawrence

Publié le 5 avril, 2018 | par @avscci

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Red Sparrow de Francis Lawrence

Darren Aronofsky a un moment été pressenti pour réaliser ce film d’espionnage assez sulfureux, mais c’est finalement Francis Lawrence qui s’en est chargé. Certains ont fait part de leur chagrin. Si les deux réalisateurs ont en commun d’avoir auparavant dirigé la belle Jennifer Lawrence, il n’est pas certain que le naufrage de Mother (d’Aronofsky) nous fasse regretter que ce soit le réalisateur de Hunger Games qui soit aux manettes. Red Sparrow est de fait plutôt réussi, qui nous entraîne dans les pas d’une ex-ballerine déchue, recrutée par les services secrets russes pour débusquer une taupe en leur sein. Le film trouve son équilibre dans un entre-deux assumé entre la rigueur parfois austère des films adaptés de John Le Carré et l’exubérance pittoresque des James Bond. En allant il est vrai plus loin qu’il ne l’aurait peut-être fallu pour ce qui est de la violence (les scènes de torture tournent gore). Le film est adapté d’un roman signé par un ancien de la CIA, ce qui lui donne une facture d’authenticité réelle. Qui fait froid dans le dos. Nous ne sommes certes pas chez les Bisounours, mais à en croire Red Sparrow le cynisme et la cruauté des méthodes des services secrets n’ont guère changé depuis La Lettre du Kremlin, un film glaçant (et formidable) de John Huston. Les décors du film semblent d’ailleurs dater d’une autre époque (la palme allant à l’école des espions, une sorte de Poudlard des barbouzes dont Charlotte Rampling est la grande prêtresse) et rien ne semble signifier que la Russie de Poutine n’est pas calquée sur feu l’URSS. Mais cela fait sans doute partie du spectacle, et le film (parfois un peu longuet, concédons-le) nous tient par ses chausse-trapes, ses retournements et son suspense.

Yves Alion

Film américain de Francis Lawrence (2018), avec Jennifer Lawrence, Joel Edgerton, Matthias Schoenaerts. 2h21.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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