Critique Oskar et Lili d'Arash T. Riahie

Publié le 3 mars, 2020 | par @avscci

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Oskar et Lili d’Arash T. Riahie

Deux enfants tchétchènes retirés à leur mère, en raison des troubles psychologiques dont elle souffre, sont placés dans des familles d’accueil autrichiennes différentes. Face à cette séparation, c’est leur amour l’un pour l’autre qui leur donne la force de résister à l’adversité et de tout mettre en œuvre pour affronter ensemble un avenir incertain. En puisant son inspiration dans un roman de Monika Helfer autour duquel il a tourné pendant six ans, Arash T. Riahie, lui-même d’origine iranienne, a délibérément choisi une autre voie. Il signe ainsi un film délibérément positif qui s’attache davantage à l’instinct de survie de ses protagonistes qu’à une colère qui aurait pu sembler toute aussi légitime dans un contexte aussi troublé. Le mérite en revient pour une bonne part à la délicatesse de la mise en scène qui n’essaie jamais d’instrumentaliser ses jeunes interprètes ni de jouer la carte du sensationnalisme. Les petits Leopold Pallua et Rosa Zant se révèlent merveilleux de naturel dans un cadre pourtant millimétré qui ne laisse qu’une place extrêmement ténue à l’improvisation, le réalisateur ayant d’ailleurs vécu l’expérience de l’exil au même âge qu’Oskar dont il a nourri le personnage de souvenirs personnels. De même, l’aspect géopolitique de cette histoire est réduit à sa plus simple expression et ne sert que de révélateur à une problématique plus vaste : celle de ces enfants réfugiés ballotés de part et d’autre de la planète. Oskar et Lily s’impose en ce sens comme un film aussi universel que Les Quatre cent Coups de François Truffaut ou L’Incompris de Luigi Comencini. 

Jean-Philippe Guerand

Ein bisschen bleiben wir noch Film autrichien d’Arash T. Riahie (2020), avec Leopold Pallua, Rosa Zant, Christine Ostermayer 1h42.




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