Critique Nous finirons ensemble de Guillaume Canet

Publié le 1 mai, 2019 | par @avscci

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Nous finirons ensemble de Guillaume Canet

Les films de copains appartiennent à une tradition bien ancrée que le cinéma a de tous temps honorée. Et les séquelles sont souvent une rançon du succès. Ce qui fait que les séquelles de films de copains ne manquent pas… Sans quitter le cinéma français, on pense immédiatement à Nous irons tous au paradis qui a suivi Un éléphant ça trompe énormément, sous l’œil d’Yves Robert. Ou aux trois épisodes du Cœur des hommes, de Marc Esposito. Les Petits Mouchoirs ayant cassé la baraque il y a huit ans, il n’est donc pas sidérant de voir Guillaume Canet reprendre ses personnages pour imaginer la façon dont ils ont pu évoluer. Nous ne sommes d’ailleurs pas le moins du monde dépaysés et pour tout dire nous avons un certain plaisir à retrouver Éric, Antoine, Marie ou Vincent. Avec quelques différences néanmoins. Car plus personne n’est dans l’angoisse du premier volet, alors que le personnage de Jean Dujardin était entre la vie et la mort (mais son absence reste palpable et le travail de deuil n’est pas toujours accompli). Le film est un peu plus court que Les Petits Mouchoirs (2h15 contre 2h34), mais cela n’empêche pas Canet de prendre son temps, quitte à étirer certaines séquences. Celle du sauvetage en mer par exemple. Ce n’est certainement pas pour jouer la montre, mais sans doute dans le but de briser les rythmes, et au passage casser un certain confort dans le déroulement de l’intrigue. Un bon point pour lui. Mais la différence essentielle n’est pas formelle, mais bel et bien dans l’éclairage des personnages. Ceux des Petits Mouchoirs étaient trentenaires. Huit ans plus tard, ils ont passé la quarantaine. Ce ne sont certes pas des vieillards, mais les perspectives ne sont plus les mêmes. Les amours se sont parfois enfuies, les enfants ont grandi, les illusions ont été rabotées… Au final nous sommes dans ce film comme nous le serions au milieu d’une assemblée de vieux potes, avec des moments de lassitude, des moments d’irritation, des moments d’exaltation, des moments de tendresse. Le sentiment que laissent certaines séquelles est celui d’être une opération purement de circonstance. Ce n’est certainement pas le cas ici…

Yves Alion

Film français de Guillaume Canet (2018), avec Marion Cotillard, Gilles Lellouche, François Cluzet. 2h15.




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