Critique Mariana de Marcela Saïd

Publié le 14 décembre, 2017 | par @avscci

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Mariana de Marcela Saïd

Après une longue carrière dans le documentaire, Marcela Saïd passe à la fiction et investit un champ, narratif et thématique, qui s’intègre parfaitement à ce nouveau cinéma chilien plus ou moins dominé par la figure maintenant internationale de Pablo Larrain, ici parfaitement représenté par les deux acteurs principaux. Une intégration qui se joue à la fois dans la réalisation, dans cette intensité tranquille qui domine le rythme et fait de l’attente, de l’ambiguïté, la pierre angulaire du récit. Mais également par le contexte, puisqu’en décrivant une relation fascinée entre une jeune bourgeoise gâtée et un homme charismatique bien trop proche, dans son passé, de Pinochet et de ses actions, Saïd confirme que le cinéma chilien utilise ses récits pour une sorte d’auto analyse nationale collective. Loin de tout jugement moral bien trop commode, la cinéaste se sert du regard troublé de son héroïne pour interroger, à travers elle, toute une partie de la psyché collective. Regarder un temps ancien trop lourd, trop plein de traumatismes et de fantômes, à travers l’imagination n’est assurément pas la pire tâche que peut se fixer le 7è Art, et la récente vague chilienne est un témoignage puissant de cette idée.

Pierre-Simon Gutman

Los Perros. Film chilien de Marcela Saïd (2017), avec Antonia Zegers, Alfredo Castro, Rafael Spregelburd. 1h 34.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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