Critique Lillian Andreas Horvath

Publié le 8 janvier, 2020 | par @avscci

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Lillian d’Andreas Horvath

Noël 1926 : Lillian Alling, une jeune Russe de New York, décide de partir à pied pour la Sibérie. Deux ans plus tard, on perd sa trace en Alaska. Elle aura marché 8000 kilomètres. À partir de cette errance extraordinaire et mystérieuse, très peu documentée, Andreas Horvath a parcouru avec l’actrice polonaise Patrycja Planik les États-Unis d’est en ouest pendant presque un an, avec une minuscule équipe technique. Ouvert à tous les hasards, aux rencontres et aux imprévus, Horvath est fidèle à ce qui fonde le cinéma américain, la question du territoire. Mais aussi à sa propre carrière de photographe et de documentariste. La Lillian des années 20 est évoquée dans l’Amérique d’aujourd’hui par une comédienne puissante mais muette. Ce mutisme, on comprend qu’il est volontaire, permet à l’actrice et à son personnage de se protéger, de garder le mystère, de conserver toutes les possibilités de choisir un chemin personnel. Il permet de conserver aussi toutes les possibilités narratives : elle écoute chacun, regarde chacun, les indifférents comme les secourables. Associés dans leur création, la comédienne et le réalisateur parcourent l’histoire des États-Unis, dans l’ombre des explorateurs, des pionniers, des peuples autochtones, mais aussi leur géographie, les friches industrielles, les habitations isolées, les espaces vides, les motels ou les rivières chargées de neige. Ce premier film de fiction d’un cinéaste expérimenté a été l’une des grandes émotions de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes 2019.

René Marx

Film autrichien d’Andreas Horvath (2019), avec Patrycja Planik. 2h08.




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