Critique Le Voyeur de Michael Powell

Publié le 25 mai, 2018 | par @avscci

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Le Voyeur de Michael Powell

Le Voyeur n’est pas un film de serial killer de plus. D’abord parce que c’est sans doute l’un des premiers du genre, qui depuis a fait florès. Ensuite parce qu’il propose, au milieu de ses méandres psychanalytiques une vraie réflexion sur le cinéma. Le tueur se sert en effet de sa caméra pour occire ses victimes, dont il filme ensuite l’agonie. Michael Powell s’est évidemment investi dans ce film, jusqu’à interpréter lui-même le père du tueur, psychiatre de son état, mais pas très clair non plus sur ses intentions. Les chats ne font pas de chiens. Le film reçut au moment de sa première sortie quolibets et opprobre, beaucoup le jugeant particulièrement malsain. Le Voyeur est d’ailleurs contemporain de Psychose, d’Hitchcock, autre tableau dérangeant (et esthétiquement aventureux) d’un esprit malade (Hitchcock n’a d’ailleurs pas reçu que des louanges de la part de ceux de ses admirateurs qui ne juraient que par Fenêtre sur cour ou La Mort aux trousses). Si Le Voyeur détonne un peu dans l’œuvre de Powell, qui reste l’un des très grands du cinéma anglais (avec Lean et Loach), il n’est pourtant qu’à revoir ses chefs d’œuvre d’après-guerre, Le Narcisse noir ou Les Chaussons rouges, pour se persuader de son génie de la mise en scène et de sa curiosité pour les expérimentations formelles.

Yves Alion

Peeping Tom. Film britannique de Michael Powell (1960), avec Karlheinz Böhm, Moira Shearer, Anna Massey. 1h41.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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