Critique Late night de Nisha Ganatra

Publié le 29 août, 2019 | par @avscci

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Late Night de Nisha Ganatra

Confrontée à des courbes d’audience en berne et à l’ultimatum de la directrice de sa chaîne, une présentatrice de télévision sommée de féminiser son équipe engage la première candidate qui se présente. Ce qu’elle ignore, c’est que l’heureuse élue au nom de #MeToo réalise enfin là le rêve de sa vie. Du coup, elle s’affirme nettement plus déterminée à assumer la mission qui lui est confiée que le pool de scénaristes machos et blasés auquel on l’intègre et administre un sérieux coup de jeune à sa patronne. Il y a quelque chose de l’idéalisme d’un Frank Capra dans cette fable menée par deux comédiennes que tout semble opposer. D’un côté, Emma Thompson, enfin dans un rôle à sa démesure et affublée d’un conjoint soumis comme dans My Lady, John Lithgow remplaçant Stanley Tucci. De l’autre, Mindy Kaling, une véritable nature dont la spontanéité et le dynamisme contrastent avec l’hiératisme sophistiqué de sa patronne. C’est d’ailleurs cette fantaisiste d’origine indienne, rompue aux coulisses de la télévision américaine grâce à sa contribution à l’écriture de la série The Office, qui a mitonné le script de Late Night en s’inspirant de ce qu’elle a vu. Par son humour acide et ses dialogues incisifs, cette comédie de caractères s’affirme comme une plongée dans un univers impitoyable dont nous ne connaissons que l’écume, à travers sa production pléthorique, bien que les programmes de flux ne franchissent que rarement l’Atlantique. La vie cathodique est décidément une source inépuisable.

Jean-Philippe Guerand

Film américain de Nisha Ganatra (2018), avec Emma Thompson, Mindy Kaling, John Lithgow. 1h42.




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