Critique La fête est finie de Marie Garel Weiss

Publié le 2 mars, 2018 | par @avscci

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La fête est finie de Marie Garel Weiss

Lorsqu’elles débarquent au centre de désintoxication, Céleste et Sihem sont aussi paumées l’une que l’autre. De l’union de leurs faiblesses, elles vont toutefois faire leur plus sûr atout pour sortir de l’enfer. Surtout lorsqu’elles se retrouveront à la rue, contraintes de se serrer les coudes pour ne pas sombrer. À partir d’un point de départ somme toute assez convenu, dont Cédric Kahn a tiré un tout autre parti dans La Prière, à l’affiche le 21 mars prochain, Marie Garel Weiss dessine le portrait d’une amitié féminine sur fond de chaos. Elle compose pour cela un formidable duo en misant sur de fortes personnalités : Zita Hanrot, couronnée du César du meilleur espoir féminin pour sa composition dans Fatima (2016) de Philippe Faucon, et Clémence Boisnard, titi parisien révélé par Claire Simon en jeune sorcière dans Gare du Nord (2013). Le scénario s’attache à la puissance de ce tandem livré à lui-même face à l’adversité. Il évite ainsi pas mal des clichés que véhicule ce type de sujet et confère une autre épaisseur au thème de la rédemption. À travers sa façon d’utiliser les décors urbains et de ne jamais lâcher ses deux protagonistes, ce premier film impose un regard authentique au moyen d’une mise en scène qui prend ses protagonistes à bras-le-corps, sans jamais chercher à tricher ou à tirer le moindre profit de son sujet à travers d’illusoires morceaux de bravoure. Marie Garel Weiss ne devrait pas tarder à refaire parler d’elle. Du moins c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Jean-Philippe Guerand 

Film français de Marie Garel Weiss (2017), avec Zita Hanrot, Clémence Boisnard, Michel Muller. 1h30.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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