Critique La Ch'tite famille de Dany Boon

Publié le 2 mars, 2018 | par @avscci

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La Ch’tite Famille de Dany Boon

Le titre est sans ambiguïté, mais on n’en voudra pas à Dany Boon et à ses producteurs de vouloir rééditer le triomphe sans précédent de Bienvenue chez les Ch’tis, il y a tout juste dix ans. C’est humain. On avait alors loué l’humanité du comédien réalisateur, prêt à suivre les traces de Bourvil. La Ch’tite Famille n’est pas dépourvu de ces bons sentiments, même s’ils paraissent parfois un rien téléphonés. Mais le film n’est pas pour autant une séquelle, il se contente, nuance, de labourer le même terrain. En opposant ces ch’tis si folkloriques (mais que l’on aime tant) non pas à un gars du midi (Kad Merad ne fait ici qu’un bref caméo), mais aux snobinards parisiens. Il y a clairement des échos de La vie est un long fleuve tranquille dans cette Ch’tite Famille. A ceci près que les Quesnoy sont vraiment imbuvables et que toute notre sympathie va aux Groseille. Dany Boon ne prend pas beaucoup de risques en choisissant le camp des pauvres (celui des authentiques) contre celui des rapaces et des indifférents… Admettons que ce soit de bonne guerre. Et reconnaissons que certaines scènes nous arrachent un sourire sans trop nous contraindre. Et même si nous avons quelque mal à tout comprendre (le ch’ti n’est pas sous-titré)… Mais le film nous fait-il vraiment rire ? Pas vraiment, et c’est là que ça coince. Les personnages manquent un rien de nuance, pire ils répondent essentiellement à la démonstration que les auteurs nous dispensent sur la détestation que les  poseurs suscitent face aux « gens du peuple ». Et certaines scènes sont à cet égard franchement laborieuses. On saura gré une nouvelle fois à Pierre Richard (dans un rôle secondaire) de se suffire à lui-même, de nous étonner par son agilité (à 83 ans !) et sa capacité intacte à tenir droit le flambeau des grands burlesques. C’est lui qui clôt le film, en interprétant Que je t’aime de notre Johnny national. En ch’ti.

Yves Alion

Film français de Dany Boon (2017), avec Dany Boon, Laurence Arné, François Berléand, Line Renaud. 1h47.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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