Critique Joueurs de Marie Monge

Publié le 4 juillet, 2018 | par @avscci

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Joueurs de Marie Monge

Ce premier long métrage signé Marie Monge a été présenté il y a peu à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes sans marquer particulièrement les esprits. Le film possède pourtant de solides qualités, s’inscrivant dans cette veine qui nous permet de mieux connaître le monde de la nuit, représenté ici par ceux que l’univers du jeu plonge dans un état de fièvre sans rémission. Comparaison n’est pas raison, et Marie Monge n’a sans doute pas la patte de Scorsese, mais force est de reconnaître pourtant qu’il n’est pas ridicule de penser de temps à autre, au coin d’une rue de Belleville, à Taxi Driver ou Mean Streets. La réalisatrice sait en tous cas nous faire sentir le pouls d’une vile, en l’occurrence Paris, et nous rendre presque familier un monde qui pour la plupart d’entre nous reste opaque. Mais le film se perd un peu en revanche dans la description des caractères. L’itinéraire cabossé du personnage principal, servi par Tahar Rahim, ne nous convainc pas en permanence même si ses ambiguïtés nourrissent à merveille la fiction. Mais son penchant romantique et la fragilité de son histoire d’amour (avec une jeune femme qui se laisse entraîner dans une relation mortifère sans trop regimber) semblent un rien plaqués, en tous cas en décalage dommageable avec la vision presque documentaire (et parfois même puissamment pédagogique) du corps du film. Un bémol qui ne nous empêche pas d’attendre le second film de la réalisatrice, qui a indéniablement du tempérament.

Yves Alion

Film français de Marie Monge (2017), avec Tahar Rahim, Stacy Martin, Karim Leklou. 1h45.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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