Critique Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part d'Arnaud Viard

Publié le 3 février, 2020 | par @avscci

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Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part d’Arnaud Viard

Papesse incontestée du Feel Good Book, Anna Gavalda a notamment inspiré Ensemble c’est tout à Claude Berri et Je l’aimais à Zabou Breitman. Son tout premier recueil de nouvelles, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, trouve à son tour aujourd’hui le chemin du cinéma vingt ans après sa publication. À en juger par le nombre de scénaristes crédités au générique, l’entreprise n’a pas dû être de tout repos. Les réalisateurs Arnaud Viard (qui a finalement signé le film), Thomas Lilti (Hippocrate), Emmanuel Courcol (Cessez le feu) et Vincent Dietschy (Didine) ont réussi un amalgame assez efficace de ces fragments littéraires qui se présente comme une chronique familiale, avec ses bonheurs et ses drames. La principale réussite du film réside dans sa capacité à brasser les destins et à nourrir simultanément chacun des quatre personnages principaux. Arnaud Viard s’en remet pour cela à un quatuor d’acteurs épatant que constituent Jean-Paul Rouve, Benjamin Lavernhe, Alice Taglioni et Camille Rowe. C’est avec une pudeur infinie qu’il met en scène cette famille unie dont le bonheur va peu à peu se lézarder. Le réalisateur subtil de Clara et moi (2004) a mis longtemps à faire aboutir ce projet qu’il a lui-même initié en achetant les droits du livre, tant il a peiné à en monter le financement malgré les deux millions d’exemplaires vendus. À l’arrivée, il signe un portrait de groupe d’une grande justesse dans lequel on est tenté de se reconnaître comme dans un miroir. Parce que ces vies minuscules lui ont permis de nourrir un film tout en retenue où l’émotion n’est jamais fabriquée.

Jean-Philippe Guerand

Film français d’Arnaud Viard (2019), avec Jean-Paul Rouve, Alice Taglioni, Sarah Adler. 1h29.




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