Critique Fortunata de Sergio Castellito

Publié le 23 janvier, 2018 | par @avscci

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Fortunata de Sergio Castellito

Pour avoir été à l’affiche de films de Besson, Rivette ou Lemercier, Sergio Castellito est sans doute l’un des comédiens italiens les mieux connus de ce côté-ci des Alpes. Mais c’est évidemment en Italie que s’est épanoui l’essentiel de la carrière de ce sexagénaire au charisme certain. Qui a parallèlement signé plusieurs films en tant que metteur en scène. Un seul d’entre eux a traversé les Alpes, A corps perdu, où notre homme offrait à Pénélope Cruz l’un de ses plus beaux rôles, à la fois charnel, pathétique et plein d’une énergie vitale qui compensait la noirceur générale du propos. C’est à peu de choses près ce que l’on peut dire de ce Fortunata, qui permet à Jasmine Trinca de nous subjuguer par l’étendue de son jeu, parvenant à passer de la vulgarité au sublime en un clin d’œil. L’histoire est celle d’une femme du peuple dont la vie est prise dans un tourbillon d’emmerdes diverses, entre une fille de huit ans dont elle a la charge, un ex-mari violent qui n’a pas renoncé à lui faire entendre (sa) raison (celle du plus fort), les tracas financiers liés à son désir d’ouvrir un salon de coiffure et la rencontre d’un homme dont elle ne perçoit pas immédiatement l’intérêt qu’il lui porte… Le film est d’autant plus rafraichissant qu’il semble s’insérer dans une tradition du cinéma transalpin qui nous renvoie à l’époque où un de Sica dirigeait Sophia Loren, avec des personnages hauts en couleur, des enjeux sociaux qui ne passent jamais à la trappe, un pathos atténué par une formidable énergie déployée tant par le personnage central que par la mise en scène.

Yves Alion

Film italien de Sergio Castellito (2017), avec Jasmine Trinca, Stefano Accorsi, Alessandro Borghi. 1h43.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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