Critique Don't Worry He Won't Get Far on Foot de Gus Van Sant

Publié le 3 avril, 2018 | par @avscci

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Don’t worry, he won’t get far on foot de Gus van Sant

La phrase « Don’t worry, he won’t get far on foot » qui donne son titre au film (littéralement : « Ne vous inquiétez pas, il n’ira pas loin à pied »), fait référence à un dessin humoristique de l’artiste américain John Callahan, sur lequel on voit des hommes à cheval dans le désert, face à une chaise roulante vide. L’artiste, lui-même tétraplégique, s’y moquait comme souvent du handicap moteur. C’est la vie de ce personnage haut en couleurs que Gus van Sant adapte pour le grand écran dans une forme de biopic relativement classique où l’on découvre, via différents récits imbriqués, les circonstances de l’accident qui a laissé Callahan paralysé, puis la manière dont il a su rebondir et devenir un dessinateur réputé à l’humour mordant et ravageur. La construction en flash-backs et les nombreuses références au passé (tourmenté) du personnage permettent au spectateur d’avoir un large aperçu de l’existence et de la personnalité explosive de Callahan ainsi que de son travail, bourré d’humour noir et d’autodérision. Joaquin Phœnix est sans surprise formidable en homme abrupt au franc-parler désarmant et à l’humour grinçant. Face à lui, Jonah Hill est parfait dans un contre-emploi de mentor charismatique.

Le cinéaste américain réussit ainsi un film drôle et profond, bien réalisé, qui ne peut s’empêcher de délivrer un message d’espoir et de courage parfois un peu didactique, mais propose surtout le portrait ultra-sensible et plutôt joyeux d’un homme qui ne s’est pas laissé abattre par les coups du sort.

Marie-Pauline Mollaret

Film américain de Gus van Sant (2017), avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara. 1h54

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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