Critique Chanson douce de Lucie Borteleau

Publié le 30 décembre, 2019 | par @avscci

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Chanson Douce de Lucie Borteleau

Adapté d’un roman à succès, cette « chanson douce » est parfois tonitruante quand nous découvrons (peu à peu) la véritable personnalité de la nounou qu’un couple de bobos a embauchée pour garder leurs deux enfants pendant la journée. Derrière son sourire, vite malaisant, Karin Viard est évidemment formidable. Mais le film a un vrai de problème de scénario, la psychopathie du personnage est trop évasive dans la première moitié du film, pour devenir un rien lourdingue dans la seconde, le sommet étant atteint lorsque notre héroïne se prend manifestement pour Kirk Douglas dans 20 000 Lieues sous les mers. Il est pourtant des pistes intéressantes, qui n’ont été explorées qu’à moitié. Celle du choc des classes par exemple, même si personne ne parviendra jamais à imiter le fielleux Servant, de Losey. Le thème de l’enfermement, de la claustrophobie est davantage présent, le film évoquant à plusieurs reprises le très flippant Répulsion de Roman Polanski. Ce dernier avait à cette occasion défini son film comme celui de la description d’un paysage mental. Un qualificatif qui s’applique parfaitement ici, même si l’on eût souhaité un peu plus d’élan dans la narration et un peu plus de finesse dans le trait.

Yves Alion

Film français de Lucie Borleteau (2019), avec Karin Viard, Leïla Bekhti, Antoine Reinartz. 1h40.




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