Critique Brooklyn Affairs d'Edward Norton

Publié le 30 décembre, 2019 | par @avscci

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Brooklyn Affairs d’Edward Norton

Devenu rare en tant qu’acteur depuis quelques années, Edward Norton signe aujourd’hui sa deuxième réalisation près de vingt ans après la comédie romantique  Au nom d’Anna. Brooklyn Affairs s’inscrit dans la grande tradition du film noir. Dans le New York des années 50, un détective enquête sur la mort de celui qui lui a tout appris. Il se trouve peu à peu confronté à des révélations qui mettent en cause des personnages aussi peu recommandables que dangereux… C’est Norton lui-même qui tient le rôle de ce privé d’autant plus atypique qu’il est atteint d’un irrépressible syndrome Gilles de la Tourette qui se manifeste par des propos orduriers dans les situations les plus délicates. À l’instar de ce personnage singulier, la qualité principale de Brooklyn Affairs réside dans une galerie de protagonistes pittoresque qui prend rapidement l’ascendant sur une intrigue trop filandreuse pour s’avérer vraiment palpitante. Car même si le grand Howard Hawks avouait en son temps ne pas avoir tout compris au scénario du Grand Sommeil (1946) adapté par William Faulkner, Leigh Brackett et Jules Furthman d’une nouvelle de Raymond Chandler, il s’en est tiré par son sens exceptionnel de la mise en scène. Ce n’est pas exactement le cas d’Edward Norton qui s’est pourtant donné le temps nécessaire pour mener à bien cette adaptation d’un roman de Jonathan Lethem situé en… 1999. Malgré sa reconstitution soignée et certains personnages attachants, à commencer par le sien et celui de son mentor que campe Bruce Willis, ce film de près de deux heures et demie manque singulièrement de rythme pour justifier sa durée.

Jean-Philippe Guerand

Motherless Brooklyn Film américain d’Edward Norton (2019), avec Edward Norton, Gugu Mbatha-Raw, Bruce Willis, Alec Baldwin 2h25.




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