Critique Bienvenue à Marwen de Robert Zemeckis

Publié le 2 janvier, 2019 | par @avscci

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Bienvenue à Marwen de Robert Zemeckis

Victime d’une violente agression homophobe qui l’a laissé amnésique, Mark Hogancamp s’est réfugié dans ses rêves. En l’occurrence, le village belge qu’il a reconstitué en modèle réduit et qu’il a baptisé Marwen en associant son prénom à celui de sa voisine d’en face dont il est secrètement amoureux et qu’il s’acharne à mettre en scène, sous prétexte d’évoquer les ravages de la Seconde Guerre mondiale à l’aide de personnages miniatures eux-mêmes inspirés de son entourage et de ses tourmenteurs. Un sujet ambitieux dont Robert Zemeckis confie le rôle principal à Steve Carell passé maître dans l’art délicat du contre-emploi au point d’en arriver à faire oublier sa formidable nature de comique. Le réalisateur de Retour vers le futur n’hésite pas à tirer la couverture à lui et à traiter ce sujet grave avec son souci bien connu de l’Entertainment. Quitte à faire apparaître au détour d’une scène la fameuse Delorean volante de sa trilogie et à nous embarquer dans un nouveau voyage dans le temps. Traiter du traumatisme sous une forme ludique est un pari risqué qui donne lieu au meilleur comme au pire, alors même que Zemeckis s’inspire d’une histoire vraie déjà évoquée dans le documentaire Marwencol (2010) de Jeff Malmberg. La limite de l’exercice réside paradoxalement dans les efforts que déploie le metteur en scène pour transformer un sordide fait divers en invitation au rêve, en projetant les hantises obsessionnelles de son personnage principal sur ces dérisoires figurines en résine.

Jean-Philippe Guérand

Welcome to Marwen Film américain de Robert Zemeckis (2018), avec Steve Carell, Leslie Mann, Falk Hentschel. 1h56.




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