Critique Asako I et II de Ryusuke Hamaguchi

Publié le 18 janvier, 2019 | par @avscci

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Asako I et II de Ryusuke Hamaguchi

Ryusuke Hamaguchi, qui vient d’avoir 40 ans en décembre, est la grande révélation du jeune cinéma japonais. Senses, son film précédent, avait provoqué l’étonnement et l’admiration. Un film de cinq heures où le temps passait comme dans un rêve et où déjà on avait remarqué l’influence de John Cassavetes et un style absolument nouveau. Une voix originale, un attachement à la complexité des sentiments, au goût japonais du secret, à une subversion douce des valeurs d’une société en mouvement. Asako I & II, en sélection officielle au dernier Festival de Cannes, confirme cette sûreté de touche, cette finesse dans l’expression, ce grand sens du récit. Une jeune femme timide, Asako, dont le nom signifie « la fille du matin », aime un homme mystérieux, Baku, qui disparaît très vite, puis rencontre son sosie, Ryohei. Elle s’unit à Ryohei sans jamais lui dire la vérité sur cet amour fantôme. Ces trois (ou deux ?) personnages principaux sont entourés de comparses dont HAMAGUCHI brosse le portrait précis et contrasté. Ce n’est pas du tout Sueurs froides, c’est plutôt un long itinéraire sentimental entre mensonge et illusion, passion et égoïsme. Sans aucune mièvrerie, portrait d’un amour proche de la hantise, Asako I & II est le premier instant important de cette année cinématographique.

René Marx

Netemo Sametemo. Film japonais de Ryusuke Hamaguchi (2018), avec Masahiro Higashide, Erika Karata, Kōji Seto. 1h59.




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