Critique Amazing Grace d'Alan Elliott

Publié le 3 juin, 2019 | par @avscci

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Amazing Grace d’Alan Elliott

En 1972, Aretha Franklin enregistre un album live de gospel dans une église de Los Angeles. Deux soirées durant lesquelles la Reine de la Soul se donne entièrement à son art et à son public composé de fidèles, proposant des interprétations immortalisées dans le double album Amazing Grace, le disque de gospel le plus vendu au monde. L’événement est filmé, et pas par n’importe qui, puisque c’est Sydney Pollack qui se charge des images. Il aura malgré tout fallu attendre 2019 pour découvrir enfin les images de ce concert mythique (inexploitable jusque-là car elles n’étaient pas synchronisées avec le son, ce que seules les technologies contemporaines ont pu corriger), qui témoignent avec jubilation de la passion et de l’exigence absolue de la chanteuse.

Une déclaration exceptionnelle, comme surgie du passé, qui montre Aretha dans un mélange de ferveur et d’émotion interpréter des monuments du répertoire gospel tels que Take my hand precious Lord, What a friend I have in Jesus et bien sûr Amazing Grace. Le film se double par ailleurs d’un instantané de l’époque, avec le combat pour les droits civiques en toile de fond. A un moment du film, on aperçoit même Mick Jagger dans l’assemblée, comme hypnotisé par le spectacle unique qui se déroule sous ses yeux. Avec presque cinquante ans d’écart, on se sent dans le même état que lui en découvrant ce document qui fait revivre le temps d’un concert une artiste hors du commun, et ravive à travers elle le souvenir d’une époque ô combien chargée d’histoire.

Marie-Pauline Mollaret

Film documentaire américain d’Alan Elliott (2019). Avec Aretha Franklin, James Cleveland et The Southern California Community Choir. 1h27.




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