Critique Alberto Giacometti, the final portrait de Stanley Tucci

Publié le 7 juin, 2018 | par @avscci

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Alberto Giacometti, The Final Portrait de Stanley Tucci

C’est une des obsessions du cinéma que de montrer les artistes au travail, et il ne doit plus rester beaucoup de peintres ou de sculpteurs de premier plan qui n’aient pas encore eu droit à leur biopic ou équivalent. Dans cette optique, Stanley Tucci, acteur passé derrière la caméra depuis le milieu des années 90, met en scène une période très brève de la vie de Giacometti qui lui sert de révélateur pour parler aussi bien de l’homme que de son œuvre.
Ce condensé a un avantage : il nous évite les trop nombreux détails biographiques et les aléas du parcours de Giacometti. Lorsque commence le film, il est déjà un artiste reconnu et installé qui n’a plus grand chose à prouver (il mourra d’ailleurs deux ans plus tard). On peut donc directement se plonger dans son quotidien de créateur aux prises avec le « dernier portrait » du titre, celui de James Lord, un jeune et riche américain qui est son ami depuis une dizaine d’années.
Avec beaucoup d’humour, voire une certaine dérision, le réalisateur nous montre donc un Giacometti bougon et fantasque, charmeur et manipulateur, assez cabotin (la petite touche personnelle de Geoffrey Rush, qui semble prendre un immense plaisir à jouer les enfants terribles) et qui vit au rythme de son art et de ses désirs. Le scénario est exactement comme on pouvait s’y attendre : calibré, classique et linéaire, n’évitant aucun des passages obligés sur l’acte de création, les doutes de l’artiste et ses histoires d’amour compliquées, le tout sur fond d’accordéon. On est parfois surpris de ce Paris vieillot et monotone, alors que l’histoire se déroule en 1964, et il ne faut pas s’attendre à apprendre grand-chose sur l’apport de Giacometti à l’art moderne. Mais au fond le film est à l’image de l’histoire qu’il raconte : aussi plaisant qu’anecdotique.
Marie-Pauline Mollaret

Film britannique de Stanley Tucci (2017). Avec Geoffrey Rush, Armie Hammer, Tony Shalhoub. 1h34.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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