Critique Acusada de Gonzalo Tobal

Publié le 15 juillet, 2019 | par @avscci

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Acusada de Gonzalo Tobal

Le cinéma de prétoire est un genre à part entière qui a donné lieu à bon nombre de morceaux de bravoure, inspiré des scènes d’anthologie à moult réalisateurs et des numéros d’acteurs mémorables, avec parfois des prix d’interprétation à la clé. Remarqué dès son coup d’essai, Villegas (2012), Gonzalo Tobal s’essaie à son tour à cette figure imposée en s’attachant au cas de Dolores Dreier, une étudiante jugée pour le meurtre de sa meilleure amie. Tout semblant l’accabler, les médias s’ingénient à instrumentaliser l’affaire depuis deux ans, tandis que l’unité de la famille soudée autour de l’accusée commence à se lézarder et que celle-ci se réfugie dans la solitude. Dès lors, il va lui falloir émerger de son silence et accepter la confrontation avec ses démons, en reconstituant ce qui s’est réellement passé, afin de pouvoir se défendre lors ce procès à charge dont le verdict semble écrit avant même la première audience. Acusada repose pour une part sur un scénario remarquablement articulé, pour l’autre sur le charisme de son interprète principale, Lali Espósito, qui n’a pas 28 ans et pourtant déjà… seize ans de carrière, pour l’essentiel dans des séries télévisées. Au-delà de la puissance de son sujet, ce film puissant dessine peu à peu un magnifique portrait de femme et témoigne de la part de Gonzalo Tobal d’une remarquable maestria dans sa direction d’acteurs qui confirme qu’il compte désormais parmi les plus grands espoirs d’un cinéma argentin décidément foisonnant de talents.

Jean-Philippe Guerand

Film argentin de Gonzalo Tobal (2018), avec Lali Espósito, Gael Garcia Bernal, Leonardo Sbaraglia. 1h53.




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