Critique

Publié le 31 octobre, 2022 | par @avscci

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Close de Lukas Dhont

Deux adolescents vivent une amitié fusionnelle qui suscite des réactions passionnées parmi leur entourage. Là où leurs familles et leurs amis s’en émerveillent, leurs camarades de classe se montrent parfois moins bienveillants. Jusqu’au jour où cette bulle préservée éclate, en semant son lot de chagrin et de douleur. Révélé par Girl, une subtile exploration de l’identité sexuelle, le réalisateur belge Lukas Dhont poursuit son exploration de la différence en s’attachant à l’orée de l’adolescence, quand l’innocence des premiers émois entraîne une confusion parfois douloureuse entre l’amitié et l’amour. Un sujet ô combien délicat qui lui a valu d’ajouter à la Caméra d’or de son premier film le Grand Prix du Festival de Cannes. Close est une fusée émotionnelle à deux étages. Le premier s’attache au temps de l’innocence dans une ambiance solaire qui évoque irrésistiblement certains morceaux de bravoure du cinéma de Terrence Malick. Un moment de grâce indissociable de ses deux jeunes interprètes, Eden Dambrine et Gustav de Waele, filmés dans un cadre champêtre qui évoque à dessein le paradis terrestre. Le second est celui de la rédemption. Là, la présence des adultes s’impose comme une véritable nécessité, en la personne des mères qu’incarnent Léa Drucker et Émilie Dequenne. Grâce à son tact infini, Lukas Dhont parvient à exprimer des sentiments d’une extrême complexité, en confiant à ses jeunes interprètes des personnages d’une rare intensité émotionnelle. Il émane de cette tragédie moderne une grâce magnifique qui laisse des traces indélébiles longtemps après le générique de fin.

Jean-Philippe Guerand

Film belgo-franco-hollandais de Lukas Dhont (2022), avec Eden Dambrine, Gustav de Waele, Émilie Dequenne, Léa Drucker 1h45. Sortie le 1er novembre.




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