Critiques DVD

Publié le 9 juillet, 2015 | par @avscci

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Actu DVD Juin 2015 – Trois films d’Allan Dwan

C’est parce qu’il est l’inventeur d’une lampe à vapeur de mercure, utile au 7ème Art, qu’Allan Dwan arrive à Hollywood, où il trouve sa place parmi les pionniers du cinéma. Admirateur de Griffith, il est l’un de ses collaborateurs sur Intolérance. Il signe par la suite des dizaines de courts et longs métrages, dans tous les genres, dirigeant Douglas Fairbanks ou Lilian Gish. L’arrivée du parlant lui pose des problèmes d’adaptation (comme à tant d’autres) et ce n’est qu’à la fin des années 30 que son nom brille de nouveau au générique de films de prestige. Au premier rang desquels se range Suez, bio très romancée de Ferdinand de Lesseps, dont la fièvre d’entreprendre (le creusement du canal) est contrebalancée par un amour sans espoir (à l’endroit de l’impératrice Eugénie de Montijo). Le film est bien ficelé, bien équilibré entre action, romance et vent de l’Histoire, la séquence de la tempête qui détruit en l’espace de quelques heures des mois de travail est d’anthologie, qui annonce bien des films catastrophes à venir. Et les comédiens sont épatants. À commencer par le mésestimé Tyrone Power qui prête ses traits au personnage central. Mais nous avons également un coup de cœur pour Annabella (qui épousera Power à la ville), la pétulante petite Française qui nous avait tiré les larmes des yeux quelques mois plus tôt dans Hôtel du Nord. Elle est particulièrement gracieuse (et sensuelle) dans la scène du bain, où elle semble participer au jeu du T-shirt mouillé.

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Réalisé quelques mois plus tard, L’Aigle des frontières ne bénéficie pas du budget pharaonique de Suez, mais c’est un western épatant qui revient une nouvelle fois sur l’un des épisodes mythiques de l’Histoire de l’Ouest, Wyatt Earp et Doc Holiday à O.K. Corral. Très différent de La Poursuite infernale de Ford et de Règlements de compte à O.K Corral, de Sturges, le film parvient à nous faire parfaitement ressentir le climat régnant à Tombstone, petite ville de l’Arizona, lorsque la loi du plus fort (celui qui dégaine le plus vite) cède peu à peu du terrain face à la Loi et l’ordre. C’est Randolph Scott qui incarne Wyatt Earp, il est tout aussi solide que le seront Henry Fonda et Burt Lancaster.

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Le Bord de la rivière est quant à lui inédit en France. C’est pourtant un fort joli film (filmé dans un Technicolor flamboyant), datant de 1957, qui met aux prises une femme et deux hommes, la première ne sachant pas vers lequel se tourner. Entre film noir et film d’aventure, cette fuite vers l’inconnu réserve son lot de surprises. Même si les caractères sont taillés dans le granit (on déteste d’emblée le personnage incarné par Ray Milland). Comme tous les DVD édités par Sidonis, nous sommes en outre gratifiés des commentaires de cinéphiles d’anthologie : Patrick Brion, Yves Boisset et François Guérif. Qui nous en apprennent beaucoup sur les conditions de production ou de tournage (parfois difficiles) de ces films qui pourtant semblent tellement couler de source.

Yves Alion

Suez / L’Aigle des frontières / Le Bord de la rivière
Sidonis




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