Critique Abuela de Paco Plaza

Publié le 5 avril, 2022 | par @avscci

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Abuela de Paco Plaza

Paco Plaza doit sa renommée à [Rec] (2007) et à ses suites. Considéré comme l’un des maîtres de la nouvelle école fantastique espagnole, il signe avec Abuela une variation très originale autour du grand âge où une jeune femme qui est en train de réussir comme mannequin se retrouve contrainte d’aller veiller sur sa grand-mère qui l’a élevée. Le poids de la mort plane sur ce film angoissant mis en scène avec virtuosité, mais sans esbroufe. Comme il est d’usage dans le cinéma de genre, Abuela repose sur un double niveau de lecture. Certains y verront un pur film d’épouvante d’une grande sophistication esthétique qui doit beaucoup à l’image photochimique ciselée par le jeune chef opérateur Daniel Fernández-Abelló. D’autres détecteront à travers ses codes une réflexion en profondeur autour de la peur du vieillissement. Dès son générique de début, qui emprunte sa typographie au film préféré de Paco Plaza, Rosemary’s Baby (1968) de Roman Polanski, Abuela affiche son amour fou du cinéma. Le scénario est en outre signé par une autre personnalité du cinéma espagnol contemporain, Carlos Vermut, dont le nom reste associé au thriller La Niña de fuego (2014). C’est lui qui a mis en ordre cette histoire de deuil éternel dans laquelle les générations se substitueraient les unes aux autres en une succession ininterrompue. La sophistication de sa mise en scène s’y conjugue en outre avec une partition musicale remarquable de Fatima Al Qadiri, membre du collectif de DJs Future Brown à qui la bande originale d’Atlantique de Mati Diop avait déjà valu une nomination au César en 2020.

Jean-Philippe Guerand

La Abuela. Film hispano-français de Paco Plaza (2021), avec Almudena Amor, Vera Valdez, Karina Kolokolchykova, Chacha Huang. 1h40.




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